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chez moi, ma voisine s’y trouvait ; il y eut là un certain coup de théâtre. « Quoi ! c’est vous, Madame, lui dit-il avec surprise, quelle rencontre ! — Oui, reprit-elle ( devenant fort rouge), j’aide mademoiselle de la Roche-Jagu, et c’est moi qui vous remettrai un paquet de billets que je vais préparer, si vous voulez bien venir demain les chercher chez moi. — Eh bien, à demain, répondit-il en se retirant. — Qui donc vous a envoyé cet homme ? me dit-elle, il ne convient nullement pour l’affaire qu’il entreprend ; laissez-le, je vous en trouverai un autre. »

Cela me donna beaucoup à penser. Le lendemain matin, je reçus une lettre ainsi conçue : « Permettez-moi, Mademoiselle, de refuser la mission dont je m’étais chargé avec plaisir pour vos billets, mais dès que madame Roussette, dite de Chilly, se mêle d’une affaire, cette dame est trop adroite, je dois me retirer. Vous pouvez lui montrer ma lettre. »

Signé Clerdant.

La soi-disant baronne était trop rusée pour ne pas comprendre sa position équivoque, et pour ne pas s’apercevoir que je commençais à démêler