Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/108

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vatoire des arts et métiers dans le local de l’ancienne abbaye Saint-Martin-des-Champs, où nous le voyons encore aujourd’hui.

Après le 18 brumaire, Grégoire entra dans le nouveau Corps législatif, et ses collègues l’élevèrent bientôt à la présidence. Orateur de la députation envoyée aux consuls, pour l’ouverture de la session de l’an X, il porta la parole devant eux avec fermeté et patriotisme ; il leur rappela que les dépositaires de l’autorité n’existent que par le peuple et pour le peuple.

Et le premier consul répondit sur le même ton républicain, qui était encore à l’ordre du jour : « Le peuple français est notre souverain à tous ; il juge nos travaux. Ceux qui le serviront avec pureté et zèle seront accompagnés dans leur retraite par la considération et l’estime de leurs concitoyens. »

Grégoire avait d’abord, comme bien d’autres, nourri l’espérance que Bonaparte userait de son pouvoir pour consolider les libertés nationales ; il appartenait au cercle choisi qui se réunissait à Auteuil, chez la veuve d’Helvétius. Cette femme distinguée était alors âgée de quatre-vingts ans. Élève de madame de Graffigny et l’amie des hom-