Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/110

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aussi éminent que Grégoire dans l’opposition gallicane, seraient peu propres à faciliter ce projet. Des obstacles s’élevèrent également dans le sein du Sénat lui-même, contre la nomination du candidat : quelques membres de ce corps politique, philosophes peu tolérans, laissèrent entendre que si l’on pouvait consentir à ne pas contrarier leur futur collègue sur ses opinions religieuses, on devrait néanmoins exiger de lui qu’il renonçât à des pratiques de piété, incompatibles, à leur sens, avec la dignité sénatoriale.

L’évêque de Blois, informé des pourparlers qui avaient lieu à cette occasion, écrivit au président du Sénat, Sieyes, une lettre dans laquelle il repoussait avec indignation l’idée de toute capitulation de conscience :

« Si quelques hommes, disait-il, prétendent subordonner ma nomination, je ne dis pas à l’abandon des principes qui me sont chers, et qu’on veut bien me laisser, mais à l’omission des actes qui en sont la conséquence, cette injustice de leur part ne m’arrachera pas une lâcheté. Ils peuvent appliquer ailleurs des suffrages que je suis loin de leur demander. »