Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/116

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comme si cette vente, effectuée en vertu d’une loi de l’état, avait besoin d’une ratification étrangère. Grégoire, dans son Essai sur les libertés de l’église gallicane, a rendu compte de sa conversation avec le premier consul. La résolution de celui-ci était prise d’avance, et ne fut point ébranlée : il choisit pour l’un des négociateurs de son concordat le fameux abbé Bernier, l’ancien aumônier des Chouans, et le récompensa par un évêché.

Ce traité d’ailleurs avait un but de conciliation ; il voulait que les anciennes querelles fussent ensevelies dans l’oubli, et que le clergé tout entier fût reconstitué, sans distinction d’assermentés et d’insermentés[1]. Défense fut faite

  1. « Toutefois, dit Grégoire (Hist. des Sectes, t.III, p. 107), dans la composition du clergé concordatiste et la répartition des places ecclésiastiques, les assermentés n’avaient été compris que pour un cinquième, parce qu’ayant une teinte républicaine Napoléon leur préférait des prêtres et surtout des prélats qui, assouplis au métier de courtisan avant la révolution, et appartenant à la caste nobiliaire, attachaient à son char ces noms historiques pour lesquels madame de Staël, née plébéienne, avait conçu un tendre intérêt, quoique assurément elle n’eût aucun besoin personnel de parchemins pour imprimer à son nom une éclatante célébrité. »