Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/118

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été légale et légitime, une élection faite par le peuple. Sa lettre pastorale d’adieux aux fidèles et au clergé du diocèse de Blois est empreinte de la plus touchante onction ; tout en regrettant de se voir séparer d’eux, il se félicite, pour ce qui le concerne personnellement, de pouvoir déposer le pesant fardeau de l’épiscopat.

Grégoire raconte, dans son Essai sur les libertés gallicanes, que lorsque les archives du Vatican furent apportées à Paris, il y chercha vainement l’original de la circulaire qui lui avait ordonné de quitter ses fonctions ; au lieu de cette pièce, qui probablement avait été falsifiée dans l’expédition, par une main plus rigide en orthodoxie que celle du saint-père lui-même, il trouva une minute de lettre rédigée en termes beaucoup plus modérés et plus chrétiens.

Quoi qu’il en soit, tous les évêques constitutionnels envoyèrent leurs démissions, qu’ils avaient offertes bien des fois en cas que l’extinction des disputes dût en être le fruit, donnant ainsi une nouvelle preuve de leur dévouement à la paix de l’Église et du pays. Mais des dissidences s’élevèrent tout à coup parmi les insermentés, qui presque tous habitaient l’étranger.