Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/120

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du saint-siége, on les vit refuser de rendre au saint-siége ces titres qu’il leur redemandait ; on les vit même, en Belgique, faire des prières pour la conversion du pape. Doublement réfractaires, ils formèrent un sous-schisme dans l’Église, et écrivirent des déclarations contre le nouvel ordre de choses. « Point de concordat, disaient-ils dans un pamphlet publié à Londres, point de capitulation, point de fusion, point de rapprochement. »

En France, les scissionnaires, réunis dans des assemblées, la plupart clandestines, exercèrent un culte séparatiste[1].

« Les ecclésiastiques émigrés, qui d’abord s’étaient flattés de rentrer à la suite d’armées triomphantes, ayant été déçus dans leur espérance, affectèrent de rentrer au moins comme conquérans spirituels. Il voulaient persuader, et personne ne l’a cru, que l’étendard de la religion catholique, sorti de France avec eux, y rentrait dans leurs mains ; Boisgelin le dit formellement dans son discours prononcé le jour de la publication solennelle du concordat à la cathédrale de

  1. Essai hist. sur les libertés de l’église gallicane.