Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/122

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ment atteignirent plusieurs d’entre eux sous les plus absurdes prétextes. En vain des lettres circulaires du ministère de la police et de celui des cultes, rappelaient qu’une adhésion au concordat était seule exigible de la part des ecclésiastiques ; les palais des évêques se transformèrent en tribunaux d’inquisition, où l’on s’efforçait d’extorquer aux constitutionnels, par promesses ou par menaces, des rétractations dont on variait les formules avec une jésuitique habileté.

Quelques curieux ont formé des collections de ces pièces ; nous en trouvons dans les papiers de Grégoire un échantillon qui montrera jusqu’où peut égarer le fanatisme de la vengeance. Il en existe un exemplaire, écrit, à ce qu’on assure, de la main de Villefort, prêtre exerçant à Moulins ; elle fut adressée en 1797 à l’évêque de ce diocèse, qui en eut horreur ; la voici :

« Je me rétracte de tous les sermons que j’ai faits à la république, spécialement de celui de 1791. Je jure haine à la république et j’emploierai tous mes moyens pour rétablir la royauté et pour favoriser Louis XVIII, notre bon roi, à son avènement au trône.