Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

culpation, accréditée par Charlevoix, Robertson et beaucoup d’autres écrivains. Grégoire en fit justice, en démontrant que l’établissement de la traite est antérieur, de quatorze ans selon les uns, de dix-neuf selon Herrera lui-même, à l’époque où l’on prétend queLas-Casas en conçut le projet. — En 1827, notre grand sculpteur David, ayant proposé aux États américains de s’associer pour ériger un monument à Las-Casas dans la ville de Panama, Grégoire s’intéressa vivement à cette belle pensée, qui malheureusement ne fut point réalisée.

En 1801, Grégoire publia : Les Ruines de Port-Royal-des-Champs. Retracer la vie des austères habitans de cette fameuse solitude, c’était, pour l’héritier de leur savoir, de leur piété et de leur esprit d’indépendance, écrire sa propre biographie : il les considérait d’ailleurs, et ne craignit pas de les peindre, comme les précurseurs de la révolution de 1789 ; les attaques réitérées et violentes du clergé émigré, contre la mémoire de Port-royal, semblent dire que cette opinion n’était point sans fondement. Jansénius, le patriarche de leur école religieuse, n’avait-il pas été jadis accusé de vouloir républicaniser la Flan-