Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/127

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dre ? — Ce fut dans la tranquille vallée où s’était élevé le monastère, et dans la maison même habitée par Tillemont, l’un des plus illustres écrivains de Port-Royal, que Grégoire composa son livre. Lorsqu’en 1809, année séculaire de la destruction du couvent, il fit paraître une seconde édition, Napoléon, parvenu alors au faite de son édifice monarchique, s’irrita contre quelques pages sévères sur le despotisme de Louis XIV, dont il faisait l’application à sa propre dictature. Il en témoigna vivement sa mauvaise humeur au milieu de ses courtisans, et ce fut, pour les éternels persécuteurs du prélat démocrate, le signal d’un nouveau torrent d’injures. Celui-ci, quand le comte Garnier, président annuel du Sénat, lui fit part du mécontentement de l’empereur, se borna à répondre que cette irritation se manifestait bien tard, puisque le premier consul lui avait demandé, et reçu de sa main, en 1801, un exemplaire du livre, qu’il pouvait faire rechercher par son bibliothécaire.

Les adhérens de l’école de Port-Royal avaient fondé à Paris, dès l’année 1795, la Société de philosophie chrétienne, réunion savante de laquelle