Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/130

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qu’ils sont tenus par des blancs. Si ces messieurs changeaient à l’instant de couleur, ils tiendraient probablement un tout autre langage.

Allons, interrompit Bonaparte, avec un rire qui dissimulait quelque humeur, vous êtes incorrigible.

Le rétablissement de l’esclavage fut résolu par deux cent onze suffrages, contre soixante-cinq seulement, dans le Corps législatif, dont la déférence mérita des félicitations officielles.

Et la colonie de Saint-Domingue, florissante sous les sages réglemens de Toussaint-Louverture, devint un affreux théâtre de carnage ; les colons, paisibles possesseurs de leurs habitations entretenues par des nègres libres, au lieu de faire rentrer ceux-ci dans la servitude, furent expulsés du pays ; une armée française, l’élite de nos soldats républicains, fut exterminée par le fer et les maladies[1]

  1. Des Colonies, et particulièrement de celle de Saint-Domingue, par le colonel Malenfant, propriétaire à Saint-Domingue et délégué du gouvernement français à Surinam. 1814.

    Mémoires pour servir à l’histoire de la révolution de Saint-Domingue, par le général Pamphile de Lacroix. 2 vol. 1819.

    Haïti, par Z. Macaulay (déjà cité, p. 43).