Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/131

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Ce ne fut pas seulement dans cette occasion où ses idées favorites se trouvaient en jeu, que Grégoire manifesta une courageuse opposition aux volontés du despote. Il appartint constamment à cette minorité infiniment petite, qui ne cessa de protester contre les faiblesses du Sénat.

L’évêque de Blois s’est expliqué sur ce sujet dans ses Mémoires : nous aurions pu y intercaler les fragmens manuscrits qu’on va lire ; mais, outre que ceux-ci sont d’une date postérieure, nous nous sommes fait une loi de publier les Mémoires exactement tels que l’auteur les avait préparés. Ces fragmens semblent avoir été destinés à une Histoire du Sénat.


« Dans le principe, dit Grégoire, les sénateurs étaient absorbés, c’est-à-dire qu’ils ne pouvaient occuper aucun autre emploi. Bonaparte, en dérogeant à cette règle, éveilla toutes les ambitions des faméliques.

« Dans le principe, les nominations de sénateurs avaient lieu sur présentation de candidats par le Corps législatif et le Tribunat. Le premier consul s’empara plus tard des nominations, et fit entrer au Sénat ses affidés et ses grands domestiques : le grand chambellan, le grand veneur, le grand écuyer, le grand maître des cérémonies.