Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/136

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« Au retour de Russie, en 1813, discours de Lacépède ; il apprend aux sénateurs qu’ils ne sont rien que subordonnément aux volontés de l’empereur.

« Servilité des sénateurs envers les ministres. — Chez Cambacérès on ne les annonce plus.

« Toutes les voitures des sénateurs entraient dans la cour d’honneur des Tuileries, de Saint-Cloud, etc. ; Bonaparte décida que celle du président seule jouirait de ce privilège. Croirait-on que cette ineptie fut annoncée au Sénat par son président (Garnier, je crois) comme une marque de faveur pour le corps !

« On détruit les arbres de liberté coram Luxembourg.

« Cabinet de lecture ubi sénateurs se réunissaient pour journaux ; on le supprime.

« Deux commissions avaient été formées : l’une pour la liberté de la presse, l’autre pour la liberté individuelle. On eût dit une moquerie. Celle-ci a pourtant provoqué la délivrance de quelques prisonniers ; mais l’une et l’autre, celle de la presse surtout, n’étaient que dérisoires. Pour en faire sentir le ridicule, les sénateurs de la minorité ne manquaient point d’en demander très-sérieusement le renouvellement, chaque fois que la durée des commissions était expirée, et qu’on l’outrepassait, sans doute par pudeur.

« Les projets de sénatus-consultes n’étaient jamais