Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/14

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indolence de tempérament. Rien n’est plus rare, rien aussi ne doit placer l’homme plus haut, que d’avoir conscience de sa propre vertu et des efforts qu’il a faits pour la posséder. — J’ai dit dans tout ceci : Je crois ; c’est que tout ceci se fonde uniquement sur des observations individuelles. Le Testament moral de Grégoire, s’il avait été retrouvé dans ses papiers, en aurait peut-être donné la solution[1]. Ce qui me paraît incontestable, c’est que Grégoire a dû surtout à ses croyances chrétiennes les belles qualités que le monde a reconnues en lui ; et c’est sans

  1. M. Grégoire, en terminant ses Mémoires, fait mention de son Testament moral et politique, déjà rédigé. L’importance qu’il attachait à cet ouvrage est témoignée par le soin que l’auteur avait pris de le distinguer de ses autres manuscrits, dans ses dispositions testamentaires de 1804, pour en confier spécialement la publication à madame Dubois, son héritière. À plusieurs reprises, dans la suite, il lui fit de vive voix la même recommandation. Cependant le manuscrit a disparu : c’est une perte déplorable, et qui le serait plus encore s’il venait à tomber entre des mains intéressées à présenter sous un faux jour les opinions de l’évêque de Blois. Madame Dubois veut prévenir un abus de confiance qui pourrait être préjudiciable à la mémoire de son ancien ami, en déclarant qu’elle ne reconnaîtra comme authentique et exempte d’altération, aucune publication faite sans son aveu formel.