Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/154

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pris à savoir quels sont les véritables amis, puisqu’il y en a que vous ne voyez plus. Cependant ne les jugeons pas trop sévèrement. Mais mille complimens à ceux qui se montrent fidèles, MM. de Saint-Simon[1], Amalric, etc. Je me réjouis de les revoir bientôt. Au surplus, bonne et respectable mère, cela vous prouve, comme je vous l’ai dit cent fois, et comme vous le pensez, que Dieu seul mérite toute notre confiance. »


« De Bruxelles, germinal an XI.

« Hier soir nous sommes arrivés ici un peu las de poussière et de chaleur, mais bien portans. L’aspect des campagnes riantes que nous avons traversées, les souvenirs qu’on recueille dans ces champs où tant de fois se sont livrées de sanglantes batailles, les villes que nous avons

  1. Le marquis de Saint-Simon, ancien député aux États-Généraux. C’est le même qui, ayant émigré et étant entré comme lieutenant-général au service de l’Espagne, fut pris les armes à la main en 1808 et condamné à mort par une commission militaire. Le dévouement de sa fille toucha Napoléon qui commua cette peine en une détention jusqu’à la paix générale ; les événemens de 1814 le rendirent & la liberté. M. de Saint-Simon, homme d’un caractère plein d’énergie et de loyauté chevaleresque, demeura constamment attaché de cœur à l’évêque Grégoire, dont il combattait les opinions politiques avec autant d’ardeur que d’inébranlable conviction.