Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/163

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Villars, qui est bon ami, aurait bien dû m’écrire quelque lettre en beaux vers ; il ne sait pas en faire d’autres. Vous voyez, bonne mère, qu’ici je me console passablement de tout le mal que j’ai éprouvé en retour du bien que j’ai tâché de faire. Il est vrai que j’ai toujours sur le cœur l’indignité avec laquelle on m’a laissé à moitié en ordre les archives du clergé. Ma censure doit excepter quelques hommes complaisans, ou plutôt justes, membres du concile ; mais c’est le très petit nombre. Vous savez quels sacrifices de temps, d’argent et de repos j’ai faits pour les affaires qui étaient communes à tous. Heureusement je vais sortir de cette tourmente ; certain d’être plus heureux dans ma retraite, après avoir éprouvé tant d’injustice et d’ingratitude, que ceux qui en sont les auteurs. Gardez toutes ces confidences pour vous, ou tout au plus pour quelques amis avec vous ; ménagez votre santé, ayez confiance en Dieu : vous avez quelquefois, j’ai presque dit souvent, des impatiences qui ne sont pas chrétiennes.

« Salut, respect et attachement,
« H. GRÉGOIRE,
« Évêque de Blois, et bientôt évêque tout court. »


Un des résultats les plus précieux du voyage de Grégoire fut l’établissement d’une vaste correspondance avec les hommes les plus distingués