Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/172

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fois, quelques symptômes de lassitude et d’aigreur, chez la nation, ne pouvaient échapper à un œil attentif. La minorité opposante forma des réunions secrètes où l’on s’entretenait des affaires publiques, et où l’on songeait aux moyens de briser le joug impérial. Grégoire et quelques uns de ses amis rédigèrent même, chacun de son côté, des actes de déchéance motivés, et il avait été, dit-on, résolu que, l’occasion se présentant, celle des rédactions qui serait approuvée recevrait publicité.

Grégoire n’a jamais ouvert la bouche avec nous, ni que nous sachions avec aucune des personnes qui l’entouraient, sur la part que lui-même aurait prise à ces conciliabules. Seulement une de ses notes de 1814 nous dit : Depuis deux ans j’avais préparé un projet de déchéance.

Nous trouvons bien en effet, dans ses papiers, un brouillon qui porte en marge ces mots : déchéance, mon projet, mais dont la rédaction ne peut pas être reportée plus haut qu’aux premiers mois de 1814. À cette date, c’était encore un acte de courage ; et Grégoire, non plus que Lambrechts et un petit nombre de leurs adhérens, qui d’ailleurs demeuraient dans cette