Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/173

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occasion fidèles au plan de conduite observé par eux durant tout l’empire, ne seront point confondus avec les hommes qui attendirent la chute de Napoléon pour le frapper sans danger.

Deux manières de voir différentes séparèrent alors les républicains. Ceux dont nous parlons, dans leur généreuse audace, pensèrent qu’une révolution intérieure en présence de l’ennemi réveillerait chez le peuple français l’élan de 92, ou que du moins l’étranger victorieux respecterait l’expression de la volonté générale ; d’autres au contraire, jugeant qu’il y aurait imprudence coupable à semer un germe de division civile au moment où le territoire envahi réclamait la plus grande unité d’efforts, oublièrent toute divergence d’opinions politiques pour se rallier sous l’étendard national. L’histoire n’accusera jamais les premiers d’avoir failli au patriotisme, ni les seconds d’avoir manqué d’amour pour la liberté. De quel côté se trouva une véritable intelligence de la situation ? voilà donc la seule question qu’il soit permis de soulever : notre position personnelle n’est point assez impartiale pour la résoudre dans une biographie de Grégoire ; peut-être ailleurs essayerons-nous de le faire.