Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/188

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« Le Sénat, où siègent des hommes que leurs talens distinguent à juste titre, et que tant de services peuvent illustrer aux yeux de la France et de la postérité, ce corps, dont l’utilité et l’importance ne seront bien reconnues qu’après la restauration, peut-il manquer d’apercevoir sa destinée glorieuse qui l’appelle à être le premier instrument du grand bienfait qui deviendra la plus solide comme la plus honorable garantie de son existence et de ses prérogatives ? »

Nous devons cependant ajouter, pour l’honneur d’un petit nombre, qu’au moment où fut mise aux voix la proposition de déchéance, quelques membres de l’ancienne majorité eurent assez de pudeur pour quitter la salle.

Quant à Grégoire et ses amis, en votant les premiers contre Napoléon, ils ne firent encore que se montrer persévérans. L’intention qui les dirigeait était d’ailleurs bien différente de celle dont on voyait se préoccuper la plupart de leurs collègues. Le Sénat se trouvait investi par sa position du privilège de donner à la France une forme de gouvernement. Grégoire avait senti combien pouvait être décisif, pour les libertés nationales, le moment d’intervalle à passer entre