Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/189

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un pouvoir qui venait de s’écrouler et un autre pouvoir encore à naître, et combien il importait au moins, si un nouveau régime monarchique allait s’établir dans la personne des Bourbons, que les limites de l’autorité royale fussent bien déterminées, avant que la bassesse des courtisans ne livrât l’état sans conditions aux souverains imposés.

Tandis que les sénateurs, peu soucieux de la réprobation publique, qui ne leur a point manqué, songeaient avant tout à stipuler, dans une constitution improvisée, le maintien de leurs dotations et de leurs dignités, Grégoire proposait que l’on se bornât à déclarer que la nation française choisissait pour chef un membre de l’ancienne dynastie, et qu’elle lui présenterait une constitution libérale, dont il aurait préliminairement accepté les bases.

Le 4 avril, à onze heures du matin, une commission de cinq sénateurs avait été chargée de rédiger un acte constitutionnel ; le soir, à huit heures, il était bâclé. (Ce terme est plus tard devenu classique en la matière.) Soumis au gouvernement provisoire, qui y introduisit, contrairement à l’avis de Lambrechts, un de ses auteurs,