Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/190

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l’hérédité de la chambre haute, il fut apporté le 6 au Sénat assemblé ; puis décrété, sans avoir été préalablement imprimé ni distribué, malgré l’opposition de Grégoire, Garat et Lanjuinais. Le Moniteur annonça le lendemain que ce projet avait été adopté à l’unanimité, après avoir été pesé et mûrement réfléchi.

Grégoire y apposa, comme les autres, sa signature : elle était d’obligation ; mais de ce jour jusqu’au 26 avril, il s’abstint de toute participation aux actes du Sénat.

Pendant cet intervalle il publia une brochure pleine de nerf et de raison, qui produisit la plus vive sensation et fut réimprimée quatre fois dans l’espace de quelques semaines[1]. Il y rendait compte de ce qui s’était passé au Sénat : ce n’est pas notre faute si l’on y trouve quelques pages que l’on dirait composées sur les scènes parlementaires des premiers jours d’août 1830 : l’histoire se copie quand les hommes se ressemblent.

« La France est sans doute le seul pays civilisé où, dans trois jours, on rédige, on discute, on adopte une charte constitutionnelle. Je crains

  1. De la Constitution française de l’an 1814, par Grégoire.