Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/191

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que cette précipitation ne rappelle ce que disait Gacon de ses vers : ils ne me coûtent rien. Vous connaissez la réponse. Nos Démosthènes criaient à l’urgence, comme si Philippe eût été à nos portes. Quelques hommes bruyans avaient formé, à Paris, une petite atmosphère d’opinion prétendue politique… à Paris, où l’on a l’habitude de voir la France entière concentrée dans la capitale, et de regarder seulement comme accessoire l’opinion de cent départemens. »

Il poursuit, fidèle aux principes de toute sa carrière politique :

« Le mot Souverain, mal défini dans nos dictionnaires, ne peut s’appliquer qu’à la nation ; car une nation n’appartient qu’à elle-même. La souveraineté est pour elle une propriété essentielle, inaliénable, et qui ne peut jamais devenir celle d’un individu ni d’une famille. Du même principe découle cette vérité, que toutes les fonctions publiques, depuis la dernière jusqu’à la plus éminente, étant instituées pour l’utilité commune, ne peuvent jamais être la propriété de ceux qui en sont revêtus. Ainsi rois, princes, sénateurs Juges, etc., tous délégués du peuple, sont responsables, et, en cas de besoin, destituables.