Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/192

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......... L’on me répond que le principe de la souveraineté du peuple est une abstraction. On s’exprimait de même sous le gouvernement qui vient de finir. Les amis de la liberté étaient des Idéologues. La nation exerce, à la vérité, son droit, en appelant librement un monarque ; mais toujours est-il bon d’inculquer au peuple un principe auquel, malheureusement, il ne pense guère, vu surtout que certaines gens sont très intéressés à ce qu’il n’y pense jamais. »

Il signale ensuite les vices nombreux du projet de constitution, et ses critiques seraient encore tellement de saison, que nous sommes confus, en les lisant, de penser que vingt années et une révolution populaire ont fait faire si peu de progrès à nos statuts politiques. Il voudrait que la nomination des sénateurs, au lieu d’être attribuée exclusivement à la couronne, fût l’œuvre commune des trois autorités dont se compose le pouvoir législatif ; nous n’avons pas besoin d’ajouter qu’il se prononce contre l’hérédité de leurs fonctions. « Attendons pour cela, dit-il, que nous ayons trouvé le secret d’établir l’hérédité des talens et des vertus. » Il demande l’interdiction de tout emploi aux députés pendant la durée de leur