Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/193

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mandat, et aux sénateurs dans tous les temps. Il réclame en faveur de la liberté de la presse, de la liberté individuelle, de l’inviolabilité du domicile. Il veut que l’on pose en principe le droit de révision de la charte, et qu’on en prescrive les formes. Enfin, il montre combien il serait absurde de proclamer le nouveau roi avant que la constitution n’eût été soumise à l’acceptation du peuple, lequel a toujours le droit de la changer.

Quelques uns de ses conseils semblent marqués du signe de prophétie : « Puisse, dit-il, un gouvernement nouveau se pénétrer de l’idée qu’il importe à son existence de ne pas concentrer ses affections dans un cercle tracé par l’esprit de parti, qui n’est pas l’esprit public ; mais d’identifier son intérêt avec celui de la grande famille, d’abjurer franchement des prétentions qui, désavouées par les lumières du siècle, loin d’affermir un trône, le laisseraient ou le feraient écrouler peut-être au milieu des déchiremens. »

Les idées de Grégoire, comme on s’y devait attendre, ne furent point admises. Quant au projet du Sénat, il fut remplacé par la charte octroyée.

Grégoire prévoyait et annonçait d’avance que son écrit servirait de pâture à la calomnie : il ne