Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/196

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neux à la suite d’un long cours d’expériences sur le cœur humain. »

Lambrechts aussi, mourant, disait à une amie : « vous avez deviné la cause de ma mort ; ce n’est pas la maladie qui me tue, c’est la honte d’avoir eu de semblables collègues. »

Le Sénat de Napoléon fut transformé en Chambre des pairs de Louis XVIII, et une moitié de son personnel futjugée propre à continuer sous la royauté le rôle de complaisance dont elle s’était si bien acquitté sous l’empire. On choisit ceux qui acceptèrent l’octroi d’une charte et adhérèrent à ce mensonge imprimé au bas : elle a été mise sous les yeux du Sénat[1]. Les nouveaux pairs s’inquiétèrent fort peu du sort réservé à leurs anciens collègues frappés d’exclusion.

  1. Nous lisons la note suivante dans les papiers de Grégoire.

    « Les journaux annoncent une nouvelle édition de la charte, précédée de trois additions : la déclaration de Saint-Ouen, le serment du souverain, et l’article de l’ordonnance royale portant qu’aucun des articles de la charte ne sera revisé.

    « Toutes les éditions de la charte attestent qu’elle a été mise sous les yeux du Sénat. On demande que, dans une édition nouvelle, on indique le jour où elle a été mise sous les yeux du Sénat ; on offre cent mille francs de récompense à celui qui pourra le faire connaître. »