Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/205

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dans le Journal de la librairie. En effet le prélat qui, dans un mandement du 25 décembre 1795, avait déjà proclamé Brutus et Caton les héros de l’antiquité, appelait ici saint Augustin un sublime philosophe, ne se faisait pas scrupule de citer J.-J. Rousseau, reconnaissait avec Montesquieu que la vertu est l’inébranlable fondement des républiques, et s’attachait à prouver la liaison intime de cette forme de gouvernement avec l’Évangile. « Soyez tous chrétiens, mes chers frères, disait-il au peuple de son diocèse, et vous serez d’excellens démocrates. » — Sur la traduction de Grégoire, trois fois réimprimée, furent faites des traductions anglaises, allemandes, portugaises et espagnoles, répandues dans les deux mondes, et accueillies surtout dans ces états de l’Amérique méridionale, où les idées de liberté ont grandi à côté du catholicisme.

Le zèle de Grégoire pour les intérêts de la religion lui avait inspiré, en 1814, une généreuse tentative.

En 1717, Pierre-le-Grand, czar de Russie, se trouvait à Paris : la Sorbonne lui présenta un mémoire sur l’importance de réunir les églises grecque et latine ; l’empereur accueillit ce projet