Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/212

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soin de faire passer à Saint-Domingue tout ce que la presse française lui paraissait offrir d’utile à la civilisation de ce pays, et dans ses derniers jours encore, il ordonna d’envoyer à M. Algado, grand-vicaire au Port-au-Prince, un choix de livres de sa bibliothèque (220 volumes). Quant à sa précieuse collection d’ouvrages concernant les nègres, c’est à la France surtout qu’elle était nécessaire, à la France où l’on rougit d’être encore obligé de fonder une Société pour l’abolition de l’esclavage colonial. Nous avons dit que d’après ses intentions, cette collection a été déposée à la bibliothèque de l’Arsenal.

Le nom de Grégoire était, comme on peut bien le penser, l’objet d’une reconnaissance et d’une vénération sans bornes parmi les Haïtiens ; son crédit y était immense. Aussi le bruit a-t-il été répandu souvent, par des calomniateurs volontaires ou gagés, que l’ancien évêque de Blois recevait du gouvernement de Saint-Domingue une pension en récompense des services rendus par lui à la cause des Africains. Le fait est complètement erroné. La délicatesse de Grégoire dans ses rapports avec Haïti fut poussée jusqu’à ce point, que quelques balles de café lui ayant un