Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/213

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jour été adressées par le général Boyer, il fut très embarrassé de cet innocent cadeau, et, seulement pour n’en pas désobliger l’auteur par un refus, il en fit faire distribution aux hommes de couleur établis en France.

Voici son accusé de réception, où cet embarras se décelle à chaque phrase :


Paris, 24 août 1821.


« M. le président,

« Sans doute vous avez pensé que vieillard et homme de cabinet, l’usage du café entrait dans le régime le plus convenable à mon âge et à mes travaux ; l’envoi que vous me faites est inspiré par une bienveillance délicate. Je suis tenté :

« 1° De donner à cet acte la plus grande publicité, afin de fournir aux courtisans, aux colons possesseurs d’esclaves, aux négriers, etc., un nouveau prétexte pour élever sur cette annonce un nouvel échafaudage de calomnies et d’injures, ou du moins d’accuser de sensualité un des hommes les plus restreints dans ses goûts diététiques.

« 2° Je suis tenté ne pas vous remercier, afin que l’ingratitude apparente ajoute au mérite du présent. D’ailleurs