Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/215

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suivra jusqu’au tombeau : c’est de trouver des occasions pour faire du bien aux hommes, quelles que soient leurs dispositions à mon égard. Les Haïtiens ont sur mon cœur des droits inaltérables. Comme moi à l’école de l’adversité, ils ont bravé ses rigueurs ; au milieu des tourmentes, leur caractère a pris une trempe énergique, et qui leur assure la jouissance d’une liberté d’autant plus chère qu’elle est leur conquête, et récemment encore vous y avez puissamment contribué.

« Agréez et partagez avec eux, monsieur le Président, mes sentimens d’estime et de tendre amitié. »


Grégoire utilisa toujours son influence à Saint-Domingue au profit du pays lui-même, ou de la liberté générale. — Ce fut, par exemple, en 1821 pour intéresser les Haïtiens en faveur de l’insurrection grecque : il eût été beau en effet de voir les derniers nés de la civilisation prêter leur appui à ses plus anciens enfans pour la réinstaller parmi eux. — Ce fut souvent surtout pour envoyer au clergé de la république nègre des ecclésiastiques français, recommandables par leurs vertus et leurs lumières.

Plus d’une fois, il est trop vrai, l’intrigue abusa de ses bontés pour en faire un moyen de spécu-