Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/219

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lité ; mais si, n’ayant manifesté ni désir, ni répugnance, il arrive cependant qu’on réunisse les suffrages des votans ; si, élevé par eux à des fonctions éminentes, il arrive ensuite (et cela peut avoir lieu) que, tout en s’efforçant de remplir la tâche de ses devoirs, on ne justifie pas leurs espérances, du moins la conscience est allégée par la certitude de n’avoir pas convoité la place qu’on occupe, et d’avoir fait son possible pour en acquitter les charges.

« Des électeurs ne portent leurs regards hors de la circonférence départementale que quand ils espèrent trouver ailleurs des hommes plus aptes à les représenter. Mais le pays qui a vu naître les Servan, les Mounier, etc., etc., est depuis long-temps en possession de produire des hommes distingués et ne fut jamais au dépourvu.

« Je vous ai exposé mes sentimens, monsieur, avec la franchise innée de mon caractère. Religion, vertu, liberté, sciences, amitié, voilà les objets qui toujours occuperont mon esprit et mon cœur, et tel je serai jusqu’au tombeau qui bientôt doit me recevoir. Je vous embrasse avec estime et affection.


Le 13 septembre, le nom de Grégoire sortit triomphant de l’urne ; le même jour, les électeurs adressèrent à leurs quatre députés une lettre qui respire le plus noble patriotisme : elle fut re-