Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/222

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L’élection de Grégoire ne fut point le produit d’une irritation passagère, mais d’un raisonnement calme et d’une énergique volonté. La réaction semblait avoir voulu venger d’anciennes injures en choisissant le Dauphiné pour théâtre d’une de ses plus horribles scènes ; le Dauphiné lui répond par une leçon solennelle. Des milliers de pétitions avaient demandé le rappel des bannis et l’oubli des querelles passées ; un pouvoir anti-national repousse et calomnie les signataires de ces pétitions : organe de la France, l’Isère élit un conventionnel pour la représenter dans une assemblée qui vient de proscrire les conventionnels.

C’était le temps où les empiétemens de l’ultramontanisme commençaient à inspirer de vives répugnances au pays. L’espérance d’acquérir en Grégoire un défenseur éloquent et éprouvé des libertés ecclésiastiques, contribua probablement au succès de son élection, qui d’ailleurs fut très populaire, si l’on en juge par une multitude de petites feuilles en prose et en vers répandues à cette occasion. L’une d’elles, rédigée en patois et intitulée : Réflexions des marchandes de melons de la place Saint-André, au moment de la no-