Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/223

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mination de l’abbé Grégoire, se termine ainsi :


Grégoire sara députa,
Choisi nomma pe notra villa,
Tou sou zefan zen son gloriou,
Grenoblo n’et plu malérou.


Cette élection fut le signal d’un déchaînement inouï des passions contre-révolutionnaires. À peine fut-elle connue à Paris, que la presse ennemie des libertés publiques et des conquêtes sociales de la révolution, le Drapeau blanc, la Quotidienne, le Journal des Débats, le Conservateur, renouvelèrent, avec un ton que le père Duchêne eût désavoué, tous les outrages dont Grégoire avait été l’objet depuis le début de sa carrière publique ; ils déclarèrent le trône et l’autel en péril, et la terreur prête à renaître. Ainsi, le nom seul d’un vieillard septuagénaire prononcé par un collège électoral, suffit pour mettre la France en émoi et faire trembler le pouvoir monarchique ; tant ce nom réveillait d’illustres souvenirs et de haines invétérées.

Cependant les habiles du parti ne tardèrent pas à comprendre qu’ils pourraient faire tourner à leur avantage cette éclatante manifestation de