Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/226

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vous me rendez la justice de croire que je n’avais pas attendu cette lecture pour être indigné des diatribes dont vous avez été l’objet, et pour les trouver aussi odieuses aux yeux de la morale chrétienne, qu’indécentes sous le rapport des convenances sociales.

« La marque de confiance que vous avez bien voulu me donner, et le respect que m’inspirent vos travaux philantropiques, m’enhardissent à vous parler avec une franchise qui aura droit à votre indulgence.

« Si, en considérant la situation politique où vous vous trouvez, je ne connaissais pas vos vertus religieuses, je vous parlerais des attaques violentes, des haines irréconciliables, des peines de tout genre auxquelles vous vous exposez ; mais ce que je vous dirais à cet égard, loin de vous détourner d’accepter un poste dangereux, pourrait exciter votre fierté à braver l’orage et votre résignation à le supporter avec calme. C’est donc avant tout dans l’intérêt de la France et de la liberté que je vous demande la permission d’examiner avec vous les motifs qui me semblent devoir vous déterminer à renoncer à la députation de l’Isère. Et, en effet ; vous les dites vous-même : « Une démission ne doit avoir lieu qu’autant qu’elle serait commandée par l’utilité publique ; et certes le sacrifice d’une place qu’on n’a ni désirée, ni recherchée, n’en serait pas un de la part d’un homme qui oublie tout intérêt personnel, quand il s’agit de la patrie. »