Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/234

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toutes les ruses, sa modestie résista à toutes les adulations, sa vieille fermeté fit tête à tous les orages.

On cita dans le temps quelques paroles de l’un des personnages qui avaient le plus insisté pour sa démission spontanée. Ces paroles attestent à la fois et l’admiration qu’inspirait la courageuse attitude de l’ancien conventionnel, et la pusillanimité des hommes qui n’osaient point se rendre hautement solidaires de celui qui leur imposait un tel respect.

Il était alors question de fonder une société pour l’abolition de la traite et de l’esclavage, société dont on destinait la présidence à Grégoire. « Si je devais comparaître aujourd’hui devant Dieu, disait ce personnage connu par la ferveur de ses croyances religieuses (qui d’ailleurs n’étaient point celles de l’évêque de Blois), j’aimerais mieux me présenter avec la conscience de M. Grégoire qu’avec la mienne ; mais sous le gouvernement des Bourbons il est impossible de nous associer à lui. »

De la part du ministère aussi, placé entre la crainte des violences dont menaçaient les ultraroyalistes et celle du progrès des idées libérales