Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/235

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que semblait annoncer l’élection de Grégoire, des tentatives furent faites auprès de celui-ci pour l’éloigner sans éclat de la députation. On promettait de le dédommager amplement de ce sacrifice : mais Grégoire avait imprimé jadis que l’univers ne serait pas assez riche pour acheter le suffrage d’un homme de bien. On l’aborda, dit-on, sous toutes les faces : — Si l’on vous faisait rentrer dans l’Institut, à la fondation duquel vous avez concouru ? — Je n’en suis jamais sorti, puisqu’une ordonnance ne peut abroger une loi. Ceux qui préconisent si haut la légitimité royale devraient respecter à leur tour la légitimité littéraire. — Si l’on vous accordait le retour de vos anciens collègues proscrits, qui traînent les douleurs de leur vieillesse sur la terre étrangère ? — Ah ! si j’en étais sûr !… Mais comment croire à la parole de ceux qui ont violé les promesses d’Hartwell et le traité de Paris ?

La session fut ouverte. Grégoire n’avait point reçu de lettre de convocation pour la séance royale. On prétend même que des ordres avaient été donnés aux portes de la salle pour qu’il ne fût point admis. Des fanatiques ou des courtisans se proposaient de l’insulter ; enfin, il fut sérieu-