Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/236

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sement question de poignards. Grégoire ne s’exposa point à la brutalité de ses ennemis.

Cependant, les hommes qui auraient voulu éluder toute difficulté par l’abdication du représentant de l’Isère, imaginèrent un autre expédient pour arriver au même but. Les ultras prétendaient exclure l’ancien conventionnel pour cause d’indignité, et condamner ainsi la révolution dans sa personne. Des libéraux timorés jugèrent singulièrement adroit d’annuler son élection, en lui faisant une application, fausse et forcée d’ailleurs, de la loi qui oblige de choisir la moitié des députés, au moins, parmi les éligibles du département. Un seul des trois premiers élus réalisait, disait-on, cette condition ; le quatrième devait donc y être soumis, et ce quatrième était Grégoire, domicilié à Paris. Sa nomination, par ce seul fait, se trouvait, prétendait-on, entachée de nullité.

À la séance du 6 décembre 1819, M. Becquey, organe du bureau chargé de vérifier les pouvoirs des députés de Grenoble, après avoir fait son rapport dans ce sens, le termina par un appel au scandale :

« Le cinquième bureau a pensé que M. Gré-