Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/242

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L’exclusion de Grégoire et l’expulsion de Manuel sont des faits de la plus haute gravité dans l’histoire de la restauration. On vit alors se dessiner, en présence l’un de l’autre, les deux partis dont se composait l’opposition libérale ; l’un acceptant la charte octroyée et se donnant pour mandat une résistance purement parlementaire, destinée à servir de contrepoids au pouvoir ; l’autre, imbu des principes de la révolution, décidé à les maintenir, et à ne pardonner aux Bourbons les souvenirs de 1814 et de 1815, qu’en faveur d’un ralliement sans réserve à ces principes. Le premier, en obtenant la soumission de Grégoire et de Manuel, espérait éviter une collision décisive entre la dynastie et l’opinion publique ; l’autre se croyait parvenu à l’un de ces momens où la politique veut que, par une attitude pleine d’énergie, on contraigne son adversaire à céder ou à prendre le parti de la violence, toujours funeste pour qui en donne le signal. C’est ce qui arriva. Quinze jours après cette atteinte à l’intégralité de la Chambre, la loi électorale était remplacée par un nouveau projet du gouvernement, et une série de lois contre la liberté de la presse, et contre la liberté