Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/249

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était arrivé le temps des vengeances féodales, ecclésiastiques, coloniales, etc., etc. Un plan systématique d’impostures, d’outrages, de persécutions commandées, soudoyées, fut ourdi ; les rôles furent distribués, pour faire retentir dans toute l’Europe une calomnie, démentie, si l’on peut le dire, jusqu’au-delà de l’évidence, par un procès-verbal, par un discours prononcé à la tribune nationale, par une lettre dont l’original est déposé aux archives du gouvernement ; toutes ces pièces sont imprimées. À ce déchaînement de fureurs dont les annales françaises n’offrent pas un pareil exemple, concouraient ardemment des dévots ; c’est l’antipode des hommes pieux. Le pardon que je leur accorde et le désir sincère de me venger d’eux par des bienfaits, ne les absolvent pas d’un assassinat moral et des conséquences que pour eux il entraîne.

« Le résultat de cette trame odieuse, subversive de la Charte et de toute liberté nationale, fut tel que j’ai pu m’en applaudir ; car depuis cette époque l’opinion publique et très publique n’a pas cessé d’offrir des consolations à celui auquel suffit le témoignage de sa conscience.

« Mais cependant, monsieur le Grand-Chancelier, si l’homme contre lequel furent déployées tant de fureurs, était coupable, doit-on lui renouveler son brevet d’inscription sur le tableau de la Légion-d’Honneur ? Le fait suivant rendrait plus saillante encore cette contradiction :

« Sous la terreur de 1795, après avoir plus que per-