Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/250

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sonne (j’ose le dire, car le fait est indéniable) contribué à sauver les monumens des sciences, des arts et ceux qui les cultivent ; membre de la représentation nationale, je fus un des plus fervens promoteurs et l’un des fondateurs de l’Institut, auquel m’agrégea une élection libre et sanctionnée par la loi, mais dont je fus exclus en 1816, sinon de droit, au moins de fait par ordonnance ; et celui qui le premier dans cette société avait expressément repoussé l’acte additionnel, dont on se rappelle le dernier article, fut d’après cette ordonnance réputé sans doute indigne de siéger au milieu de cent cinquante signataires de ce fameux acte additionnel ; il fut même censé indigne de vivre, car pendant quelques années on lui ravit ses moyens d’existence, et quoique, soit nécessité, soit pudeur, on ait arrêté ou suspendu le cours de cette injustice, jamais on n’a rempli à son égard les lacunes d’une dette étayée de lois et d’ordonnances.

« La métamorphose de l’Institut a établi une doctrine absolument neuve sur la légitimité littéraire, et si elle n’a pu obscurcir la notion des devoirs que commande la solidarité littéraire, elle a laissé à d’autres hommes, d’autres temps, d’autres pays, la gloire de les mettre en pratique. Mais, revenant à l’objet de ma lettre, je demande si l’exclusion de l’Institut ne heurterait pas la concession d’un nouveau brevet de la Légion-d’Honneur, et n’offrirait pas une seconde contradiction, qui ne serait pas la dernière,