Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/251

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car d’autres résulteraient de faits et de monumens historiques dont on pourrait ici entremêler le souvenir.

« À ces difficultés il est une solution ; mais il ne faut pas même la faire entrevoir, parce qu’en général les ministères ont pour maxime d’agir comme s’ils étaient infaillibles et impeccables.

« Honoré des suffrages les plus flatteurs dans les trois hiérarchies ecclésiastique, politique et littéraire, je ne les cherchai point ; ils vinrent trouver celui qui s’efforçait de les mériter et non de les obtenir. Dans cette dernière route on est coudoyé par la foule, dans l’autre on ne court pas ce danger. Tandis qu’au milieu des tourbillons révolutionnaires, les hommes sans caractère (c’est la presque totalité) se traînaient dans les ornières de l’adulation, de la servilité, je restai immobile sur les principes qui, dès la plus tendre jeunesse, présidèrent à ma conduite ; car la religion est une boussole qui ne décline jamais : avec elle on épanche sur tous les hommes les effusions de la bonté ; celui qui est l’objet de leurs persécutions n’est pas le plus à plaindre.

« Une vie intègre défie la médisance ; mais qui pourrait défier la calomnie, surtout depuis que les théories de l’indignité, du pouvoir absolu et du système interprétatif ont fait un progrès si étrange ? Des vexations d’un genre nouveau, si toutefois l’immense série n’en est pas épuisée, sont réservées peut-être à un citoyen paisible, inoffensif,