Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/252

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éloigné du monde, que les amis des mœurs, de la liberté, de l’ordre, rencontrent toujours dans leurs rangs ; mais qui, n’étant pas dirigé par des idées, par des sentimens d’emprunt, toujours rallié au drapeau de la loi, ne s’enrôle jamais sous la bannière des partis.

« Un serment de fidélité au gouvernement est exigé dans la Légion-d’Honneur ; il est également prescrit aux collèges électoraux où plusieurs fois je l’ai prêté, et récemment encore aux dernières élections de Paris.

« Certes, elle est très respectable cette institution d’un ordre destiné à récompenser le mérite civil et militaire. Mon diplôme de nomination, sous la date du 26 prairial an 12, énonce textuellement qu’elle est un témoignage éclatant de la reconnaissance nationale. Si c’eût été simplement une grâce, je l’eusse refusée ; mais le régime sous lequel on vivait alors était aussi peu disposé à étendre sur moi la répartition de ses faveurs que j’étais peu disposé à les recevoir.

« Quiconque se respecte met dans sa conduite un ensemble dont il ne sait pas se départir ; telle est ma susceptibilité à cet égard, que placé par une main ennemie, dans une catégorie particulière, appelant le passé au conseil du présent, je craindrais (si j’envoyais les documens demandés pour le renouvellement du brevet), que cette démarche ne fût assimilée à une sollicitation. Qui sait si, contre la volonté formelle et l’assurance positive con-