Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/257

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civilisation dans toutes les parties du monde.

Une autre portion de son revenu, et ce n’était pas la moins considérable, était appliquée à des œuvres de charité. Plus d’une fois il contribua de sa bourse au soulagement de quelques anciens collègues proscrits, de ces hommes qui, après avoir gouverné la France, allaient traîner dans l’exil leur honorable pauvreté. Plus d’un vieux prêtre, persécuté pour son attachement aux libertés gallicanes, trouva chez lui le partage du chrétien. Sensible aux souvenirs de sa jeunesse, il faisait souvent parvenir aux églises de Vého, son lieu natal, et d’Embermesnil, sa première cure, des ornemens et des livres pieux, ainsi que des secours aux indigens de ces deux communes. C’est par l’entremise des pasteurs qu’habituellement il envoyait ses offrandes ; leur correspondance de charité présente quelquefois une lecture touchante.

La piété de Grégoire, dont il ne fit jamais ostentation, se manifestait surtout dans sa vie intime, à la fois austère et douce. Le matin, lorsqu’après avoir dit sa messe il sortait de son oratoire et paraissait au déjeuner, sa figure était radieuse, sa voix claire et enjouée ; jamais il ne