Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/267

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la garde nationale, fut obligé de se démettre du commandement suprême que les acclamations de la France lui avaient décerné. Grégoire lui écrivit aussitôt :


« Paris, 6 décembre 1830.


« Mon cher ancien collègue et ami,

« L’étude des hommes, toujours utile et même nécessaire, n’est pas toujours consolante ; un mérite éminent offusque l’envie, et quand elle ne peut échapper à l’obligation de donner des éloges, un dépit concentré s’échappe en explosions qui révèlent le fond du cœur.

« Dans toute organisation politique autorité municipale et garde nationale sont des élémens essentiels. Depuis 1789, votre nom est indispensablement uni à celui de cette armée citoyenne qui, toujours digne de la nation, a justifié nos efforts et comblé nos espérances.

« Vous connaissez mes sentimens d’estime et d’amitié pour vous : s’ils étaient susceptibles d’accroissement, il aurait lieu après avoir lu ce qui vous concerne dans la séance d’avant hier à la Chambre des députés ; j’éprouve le besoin de vous le dire ; et c’est dans l’effusion de son ame que vous embrasse votre ancien collègue et ami,

« Grégoire,
« Ancien évêque de Blois. »