Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/268

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La fixation du traitement accordé au chef de l’état fut une des premières occasions où se mirent en présence le parti qui voulait continuer l’ancienne monarchie sous un nom nouveau, et celui qui demandait une réforme plus profonde dans le sens démocratique. Grégoire prit la plume pour payer un dernier tribut aux opinions de toute sa vie, et publia des : Considérations sur la liste civile, ouvrage vendu au profit des blessés de juillet. Il n’y dissimule pas son regret d’avoir vu le drapeau de la république servir à l’établissement d’une nouvelle royauté ; mais il se soumet sans murmure, et cherche seulement à faire sortir des circonstances tout ce qu’elles peuvent offrir de favorable à la liberté.

« Jadis un philosophe donna aux Athéniens, non les lois qui lui paraissaient les meilleures, mais les mieux adaptées à leur situation, à leur caractère. Une considération de même genre a fait prévaloir, dit-on, le système politique qu’on vient de proclamer. Il est permis de croire qu’une base monarchique n’est pas la plus solide pour asseoir l’édifice social ; mais l’anarchie, c’est-à-dire l’absence de gouvernement, serait un fléau plus redoutable encore qu’un gouverne-