Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/272

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« J’ignore si la mort viendra m’atteindre inopinément par un coup d’apoplexie, par un accident, ou même par un assassinat, dont j’ai été menacé. Dans ce dernier cas, que mon imagination repousse, en condamnant le crime je pardonne d’avance à celui qui m’ôterait la vie, et d’avance je prie Dieu qu’il lui pardonne.

« Si au contraire une maladie précède mon trépas, je supplie ma bonne mère adoptive, madame Dubois, et les autres personnes qui connaîtront ma situation, de me procurer sans délai tous les secours de la religion, plusimportans que ceux de la médecine, en priant de se rendre près de moi mon confesseur, M. Euvrard, prêtre de la paroisse Saint-Séverin, rue de la Vieille-Bouclerie, no 24, pour me disposer au passage de la vie à l’éternité, par les sacremens de pénitence, d’extrême-onction et de l’eucharistie comme viatique.

« Par respect pour le caractère épiscopal dont, quoique indigne, j’ai l’honneur d’être revêtu, et d’ailleurs pour se conformer aux prescriptions du pontifical et du rituel, on me revêtira des rochet, camail, étole, croix pectorale. Avant de recevoir le corps sacré de Jésus-Christ, je renouvellerai mes vœux du baptême et ma profession de foi catholique.

« Je regarde comme un crime l’absurde délicatesse de certaines gens qui craignent d’annoncer à un malade le danger de sa situation. Quant à moi, je veux qu’on m’en