Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/273

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instruise sur-le-champ ; c’est tout à la fois un ordre que je donne et une grâce que je demande.

« Dès ce moment, les personnes qui veulent bien s’intéresser à moi sont suppliées de redoubler de ferveur pour demander à Dieu le salut de mon ame.

« Je demande qu’on fasse près de moi, surtout le soir et le matin, des prières à voix haute, afin que mon cœur s’y associe ; qu’on me récite en français ou en latin la prose des morts, Dies iræ, l’hymne des premières vêpres du jour de la dédicace, urbs Jerusalem beata ; qu’on me lise la passion de Jésus-Christ, et qu’on place le crucifix entre mes mains.

« Quand on présumera que je suis près d’expirer, qu’on me récite les prières des agonisans, et qu’on m’étende, si ma situation le permet, sur la paille ou sur la cendre pour y rendre l’ame en pénitent.

« Je veux que ce soit un homme qui m’ensevelisse ; mais seulement après la visite du chirurgien chargé de constater mon décès ; car avant cette visite, il est abusif et même criminel de couvrir le visage d’un malade, qu’on étouffe par cette imprudence, s’il lui restait encore un souffle de vie : cet abus, dit-on, est commun à Paris et sans doute ailleurs.

« L’usage est qu’un prêtre, qu’un évêque, soit dans le cercueil à visage découvert avec le costume sacerdotal ou épiscopal, comme pour célébrer la messe, jusqu’à ce