Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/274

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qu’on le couvre pour le déposer en terre. L’auguste religion que j’ai le bonheur de professer, suit l’homme jusque dans son dernier asile. On trouvera dans mon testament et mon codicile mes dispositions concernant mon inhumation. Mais au moment où j’écris, les journaux retentissent de refus des sacremens et des funérailles chrétiennes de la part de prêtres et d’évêques ignorans et fanatiques, suivant leurs caprices et leurs préjugés. Si quelquefois des raisons valables et plausibles motivent ces refus, d’autres fois ils prétendent les justifier par des accusations vagues de schisme, de jansénisme, dont tant de gens, et surtout tant de dévotes, parlent sans avoir même les notions les plus simples à cet égard ; et ces inculpations banales ou incertaines, servent de prétexte pour colorer l’odieux d’un outrage certain.

« Le clergé insermenté, émigré, rentré, célébra dans l’église Saint-Benoît un service funèbre pour l’astronome Lalande, qui dans sa longue carrière professa l’athéisme le plus révoltant. Le clergé de Saint-Sulpice accorda les funérailles chrétiennes à Volney, mort très décidément incrédule ; qui sait si la haine persévérante du clergé qui actuellement domine la France, ne les refusera pas à l’évêque qui, dans la Convention, soutenu par la grâce divine, au milieu des hurlemens de l’impiété, se déclara persévérant dans ses principes comme catholique et comme évêque ; qui le premier, à la même tribune, réclama la li-