Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cas de besoin, je recevrai aussi l’extrême-onction.

« Je vois, monsieur l’archevêque, qu’il est impossible de nous entendre sur ces prétendues erreurs condamnées par l’Église, et que vous me reprochez de soutenir avec une désolante assurance : comme vous, je suis convaincu que, dans le sein de l’Église catholique, apostolique et romaine, exclusivement, se trouvent les moyens d’obtenir cette couronne immortelle, objet de tous mes vœux, et que, dans votre pieuse sollicitude, vous craignez de voir m’échapper. Je sais qu’à l’Église catholique seule a été promise cette assistance de l’Esprit-Saint, qui ne permet pas qu’elle s’égare au milieu des écueils dont elle est entourée ; aussi, toutes les vérités qu’elle enseigne me sont elles également chères, et n’en est-il aucune que je ne fusse prêt à sceller de mon sang. Du reste, ma vie tout entière et mes ouvrages déposent assez de l’intégrité de ma foi, pour que je me croie dispensé de subir l’injurieuse condition de proclamer de nouveau, au lit de douleur, par souscription au Credo, souscription qu’on n’exige pas même des simples fidèles, les vérités d’une religion dans laquelle j’ai eu le bonheur de naître, que je n’ai cessé un seul instant de professer et de défendre au milieu des circonstances les plus périlleuses, et où j’ai la ferme conviction que Dieu me fera la grâce de mourir.

« Vous me parlez du chef de l’Église et de l’épiscopat tout entier, qui auraient condamné le serment à la consti-