Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/283

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tution civile du clergé. Si le chef de l’Église et l’épiscopat tout entier eussent porté un pareil jugement, mon devoir serait de me soumettre et de me repentir ; mais, outre que l’église universelle n’a point statué sur cette matière, et qu’au contraire, Pie VII a voulu, par son bref de juillet 1796, mettre fin à des discussions plus politiques que religieuses, mon caractère épiscopal et mon orthodoxie ont été constamment reconnus par un grand nombre d’évêques, les plus savans comme les plus pieux de la catholicité, qui, pour la plupart, m’ont prévenu d’égards, et dont la conformité de principes avec les miens est attestée par des pièces qui sont en ma possession. Vos propres archives, monsieur l’archevêque, peuvent vous apprendre que le vénérable cardinal de Belloy, l’un de vos prédécesseurs, m’avait, en me donnant la qualité d’évêque, que vous avez cru devoir supprimer dans votre lettre, autorisé à exercer, dans tout le diocèse, les fonctions du saint ministère ; cette autorisation me fut ensuite verbalement confirmée par le cardinal Maury ; enfin, vous ne pouvez ignorer la touchante union qui, depuis le concordat jusqu’à la restauration, a existé entre la majorité des prêtres assermentés et ceux qui ne l’étaient pas. Comment donc serait-on fondé à dire que je veuille avoir raison seul contre tous, lorsque je refuse de rétracter un serment prêté avec conviction et bonne foi, que beaucoup d’évêques n’ont pas improuvé comme vous, puisqu’ils sont