Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

restés en communion avec moi, et dont, à moins d’une décision contraire de l’Église universelle, on ne peut me contester le droit et le devoir de soutenir la légitimité et la catholicité. Aussi suis-je fondé à penser, avec Bossuet, que les véritables schismatiques sont ceux qui repoussent des frères attachés à l’unité.

« Après ce que je viens de dire, si de nouvelles considérations étaient nécessaires, je vous rappellerais que le serment imposé en 1606, par Jacques Ier, roi d’Angleterre, fut d’abord condamné par le pape ; qu’il fut, depuis, approuvé par la Sorbonne, et plus tard, par Bérault-Bercastel, Fabre, Holdin, et enfin par l’immortel Bossuet. Le même dissentiment existe quant au serment civique. Si jamais l’Église, je le répète, venait à se prononcer contre ma doctrine, je suis soumis d’avance à sa décision ; mais, jusque là, je reste inébranlablement attaché à ma croyance, comme à mon amour pour la chaire de saint Pierre, si étrangement défigurée par les fausses décrétales et par ces prétentions ultramontaines, au milieu desquelles ont été bouleversées et les libertés de l’Église gallicane, si précieuses à nos pères, et la discipline de la primitive église, cette discipline qui avait conquis à la fois tous ces peuples qui, depuis plusieurs siècles, déchirent le sein de leur mère, et dont la désertion accuse la haute imprudence de ceux qui, par des abus déplorables, ont fourni tant de prétextes de schisme.