Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/290

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nière fois toute la fermeté de son caractère M. Baradère, frappé de la grandeur de ce spectacle, et n’osant se fier à sa mémoire, écrivait dans la chambre même du moribond le récit de ses derniers momens ; celui-ci s’en aperçut et en exigea la lecture, qu’il écouta avec un calme parfait[1].

Cependant le danger allait croissant, et Grégoire, qui avait reçu le viatique des mains de l’abbé Baradère, réclamait avec instance le dernier sacrement des mourans. Les refus réitérés du curé de l’Abbaye-aux-Bois, commandés par l’archevêque, ne laissaient plus aucun espoir de ce côté. L’idée vint alors aux personnes qui entouraient le malade, et au malade lui-même, de s’adresser à M. l’abbé Guillon, évêque nommé de Beauvais, et aumônier de la reine. M. l’abbé Guillon, séparé de Grégoire par ses opinions religieuses et politiques, s’était montré pendant plus de quarante ans l’adversaire de ce qu’il nomme dans ses écrits le schisme constitutionnel ; mais l’estime générale, inspirée par son carac-

  1. Derniers moment de M. Grégoire, ancien évêque de Blois, par l’abbé Baradère. 1831, in-8 de 59 pages.